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Fraude et examens numériques : comment y remédier ?

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Qui ne se souvient pas des célèbres stratagèmes de triche déployés par les personnages de « Les Sous-doués » au cinéma ou encore de l’inénarrable « élève Ducobu » dans la bande dessinée ? Ces figures emblématiques de la culture populaire nous font certes rire avec leurs techniques astucieuses pour contourner les règles, mais elles mettent également en lumière un problème bien réel dans le monde de l’éducation : la fraude.

Dans le contexte complexe de l’éducation et de la formation, la question de la fraude est une préoccupation majeure et persistante. Qu’il s’agisse d’un contexte en présentiel ou en distanciel, la possibilité pour les étudiants de suivre l’exemple de Ducobu ou des Sous-doués, en contournant les règles et en se procurant un avantage indû, constitue un défi constant pour les institutions, les enseignants et les concepteurs de programmes d’études.

Et dans notre ère de plus en plus numérique, ces défis prennent une nouvelle dimension. Comment garantir l’intégrité des examens et des évaluations dans le cadre de la mise en place d’examens numériques ? Comment peut-on détecter et dissuader la fraude, tout en encourageant une culture d’intégrité académique ?

1. Qu'est-ce que la triche et pourquoi est-elle dérangeante ?

Préoccupation majeur dans l’éducation, l’impact de la triche s’étend bien au-delà du tricheur lui-même, affectant l’institution dans son ensemble et influençant significativement les modalités d’organisation de l’évaluation des connaissances des apprenants.
La triche est définie comme « l’acte par lequel un individu obtient des avantages ou des récompenses sans respecter les règles qui s’appliquent aux autres ». Il est possible de tricher dans des contextes informels (comme lors d’un jeu de société), mais aussi dans des cadres plus sérieux et légaux, comme celui des examens.

Un étudiant qui sort du cadre légal autorisé par l’examen et qui ne serait pas condamné implique une injustice dans le traitement des résultats, et donc une dévalorisation du travail et de l’évaluation. Ce n’est pas pour rien que tricher dans un examen officiel est considéré comme une fraude au sens légal du terme et peut mener à des sanctions pénales.

Le saviez-vous ? On entend toujours dire que l’on peut être interdit d’épreuve de permis de conduire si on est sanctionné pour triche dans un examen officiel. Ceci est en réalité une légende urbaine : le permis n’est pas une épreuve dépendant de l’Education Nationale et n’est donc pas concerné par la suspension d’examen.

La triche pose un défi considérable pour les institutions, devenant une source d’inquiétude pour l’ensemble des acteurs pédagogiques. Cette préoccupation est souvent exacerbée lors de la mise en place d’évaluations numériques, qu’elles soient en présentiel ou en distanciel. Ces nouveaux formats soulèvent de nouvelles questions relatives à la possible « perte de contrôle » sur les moyens que peuvent utiliser les étudiants pour contourner le système. L’évolution des pratiques remet inévitablement en cause une organisation qui, malgré ses contraintes et ses défauts, a prouvé son efficacité au fil des années.

Cependant, qu’elle se produise en distanciel ou en présentiel, en format numérique ou sur papier, la fraude aux examens soulève des enjeux pédagogiques plus larges que la simple question du « contrôle » de l’apprenant.

2. Prévenir la triche dans la conception pédagogique

La triche lors des examens, bien que source d’inquiétude pour les équipes pédagogiques, est un sujet qui a été relativement peu exploré par la recherche académique. L’un des pionniers dans ce domaine, le professeur James M. Lang, a néanmoins établi des principes de réflexion sur le sujet dans son ouvrage « Cheating Lessons: Learning from Academic Dishonesty ». Les conclusions qu’il tire de ses recherches invitent à repenser la triche dans son ensemble. Il suggère que les efforts de prévention couramment déployés, tels que les campagnes de sensibilisation, ainsi que la menace de sanctions – même sévères – ne semblent pas dissuader efficacement la tentation de tricher.

Cependant, le Pr. Lang met en avant certains critères qui, selon lui, permettent de réduire naturellement l’attrait et l’intérêt pour la triche. Ces critères sont principalement liés à la conception pédagogique du module à enseigner et à évaluer, plutôt qu’à la mise en place de solutions techniques et organisationnelles lors de l’examen.

Le Pr. James M. Lang les divise en quatre points :

  • Favoriser la motivation intrinsèque : La méthode la plus efficace pour dissuader un étudiant de recourir à la triche est de stimuler son intérêt personnel pour l’apprentissage. Une motivation interne s’avère bien plus impactante que toute forme de valorisation externe, comme la note elle-même.

  • Varier les modalités d’évaluation (et évaluer d’autres aspects que les connaissances seules) : en matière de connaissances pures, la tentation de tricher peut être plus grande car la réponse est souvent directe, incontestable et donc potentiellement facile à repérer. Il est donc crucial d’évaluer globalement la compréhension, le développement et la maîtrise du sujet par l’étudiant. Cela requiert un travail de 

Pour en savoir plus sur les différents formats de questions proposés dans la plateforme THEIA, vous pouvez consulter le tutoriel dédié : « Les différents types de questions ».

  • Rendre les évaluations moins punitives en cas d’échec (par exemple, en augmentant leur nombre) : la triche est plus tentante dans le contexte d’une évaluation aux conséquences importantes. En effet, si de mauvais résultats entraînent de lourdes répercussions, les étudiants peuvent être tentés de tricher pour éviter des conséquences désagréables. Pour remédier à ce problème, il est préférable de proposer un plus grand nombre d’évaluations, de sorte qu’aucune d’elles, prise individuellement, ne soit un obstacle insurmontable à la réussite globale du parcours d’études.

  • Préparer l’examen en permettant à l’étudiant de se tester en amont : pour rassurer les étudiants sur le déroulement de l’examen (aussi bien en termes d’organisation et de fonctionnement qu’en termes de compétences et de connaissances attendues), il est idéal de leur proposer des tests et des auto-évaluations avant l’examen réel. Sur THEIA, notre plateforme, il est possible de créer des entraînements qui suivent les mêmes règles que les examens, que les étudiants peuvent passer autant de fois qu’ils le souhaitent. Il est également possible de créer et de peupler une banque d’entraînement à partir de questions déjà créées, de sorte que les étudiants peuvent créer des entraînements sur mesure en fonction des sujets qu’ils souhaitent travailler. C’est le principe même de l’auto-évaluation, fortement plébiscité en France, par exemple par les étudiants en médecine.

3. Pendant l'évaluation : les solutions technico-pédagogique

Cependant, si vous souhaitez rendre la triche plus difficile à mettre en œuvre, des solutions techniques existent. Qu’elles soient dissuasives ou prohibitives, la plateforme THEIA propose certaines de ces solutions, que nous allons brièvement énumérer.

3.1. L'entrée pédagogique ou comment "jouer" avec l'affichage des questions.

La première solution pour complexifier la triche est d’utiliser les fonctions de mélange des épreuves. Ceci est possible sur la plateforme THEIA à différents niveaux. Par exemple, vous pouvez utiliser les Dossiers de Tirage Au Sort (DTAS), qui permettent de piocher aléatoirement des questions pour chaque étudiant dans un ensemble de questions prédéfini. Ainsi, les épreuves sont différentes pour chaque étudiant lors d’un même examen.

Pour en savoir plus sur l’utilisation des DTAS, vous pouvez consulter le tutoriel dédié : « Le Dossier de Tirage Au Sort (DTAS) ».

Indépendamment du type de dossier utilisé dans l’examen, il est également possible de paramétrer les examens avec un mélange des questions et/ou des propositions. Les questions et leurs propositions sont identiques pour chaque étudiant, mais leur ordre d’apparition dans l’examen est aléatoire.

Ces trois options peuvent être combinées : on peut ainsi créer un examen avec des questions tirées au sort dans un grand ensemble de questions, les placer aléatoirement dans les épreuves et finalement mélanger chacune de leurs propositions. De cette façon, chaque épreuve générée est unique, rendant beaucoup plus difficile l’organisation d’une triche collective dans un tel contexte.

 

L’objectif de cette approche pédagogique est de maintenir des critères d’évaluation des connaissances et des compétences qui ont du sens sur le plan pédagogique, tout en rendant le coût de la triche prohibitif. Le message est simple : rendre complexe et coûteux le temps passé à frauder, faciliter le temps passé à faire valoir ses connaissances acquises. C’est un mantra que THEIA s’efforce d’appliquer en priorité dans son approche du sujet, plus pédagogique que technique. Cependant, quelques fonctionnalités utiles existent au sein de la plateforme pour aborder cet aspect.

3.2. L'aide à la surveillance, ou comment alerter à partir du "mode plein écran"

Le mode plein écran est une option disponible dans la configuration des examens sur notre plateforme. Ce mode exige de l’étudiant qu’il accepte de basculer sa fenêtre de navigateur en mode « plein écran » pour pouvoir répondre à son examen. Non intrusif, l’étudiant garde le contrôle de son appareil et peut quitter le mode plein écran à tout moment (par exemple en appuyant sur la touche « échap ») ; cependant, une alerte s’affiche alors, l’informant qu’il n’est plus en plein écran et que l’équipe pédagogique en a été notifiée. À partir de ce moment, il ne peut plus continuer son examen et doit revenir en mode plein écran pour reprendre sa composition.

Du côté de l’administrateur, l’information concernant la sortie du mode plein écran est transmise dans le tableau de bord de l’examen. Ainsi, il est possible de détecter des comportements inhabituels pendant l’examen, et d’en conserver les traces a posteriori.

Cette solution permet de gérer les situations au cas par cas – une sortie d’écran accidentelle ne nécessitant pas forcément une intervention particulière, tandis qu’une sortie répétée et un temps significatif passé hors de l’examen peuvent amener l’équipe pédagogique à interroger l’étudiant concerné pour tirer les conclusions appropriées. Il s’agit ici d’un outil d’assistance à la surveillance qui ne remplace en aucun cas l’intervention humaine. Notre but est d’aider à surveiller, sans se substituer à l’humain, c’est l’essence même de notre outil.

3.3. Vider le presse-papier à l'entrée de l'examen, ou comment intervenir "doucement" sur l'appareil

Lorsque le mode plein écran est activé, vous avez également la possibilité de paramétrer une option qui vide le presse-papier des étudiants avant qu’ils n’accèdent à l’examen. Ceci vise à empêcher qu’un étudiant copie un contenu avant le début de l’examen pour ensuite le coller dans une zone de texte de son examen à des fins de triche. Cette fonctionnalité prend tout son sens dans un contexte où les formats d’évaluation rédactionnelle se digitalisent également.

3.4. La maîtrise du réseau en filtrant les accès par adresse IP

Dans le cadre d’un examen en présentiel, la plateforme THEIA propose également une solution de filtrage des étudiants pouvant accéder à l’examen via leur adresse IP. Cette option peut être définie pour une plage complète d’adresses, permettant ainsi l’accès à l’examen uniquement aux étudiants inscrits ET se connectant depuis le site de l’établissement.


Si, malgré toutes ces solutions, vous estimez que vos besoins ne sont pas entièrement satisfaits, nous sommes en mesure de vous accompagner dans la mise en place d’un outil de surveillance plus approfondi. En effet, l’un de nos partenaires offre différents niveaux de surveillance complémentaires, comme la surveillance vidéo ou le contrôle de l’environnement technique, chacun présentant ses propres avantages. Si vous envisagez cette option, n’hésitez pas à contacter les équipes de THEIA afin que nous puissions discuter plus en détail de vos besoins spécifiques.

En conclusion...

La question de la triche n’est pas un sujet nouveau et de nombreux enseignants, personnels administratifs et juristes continuent aujourd’hui de penser l’organisation de leurs examens à travers son spectre. L’essor du numérique, l’apparition de la pandémie en 2020 et les débats récents et passionnés autour de l’IA n’ont fait que replacer cette question au centre d’un échiquier plus grand, qui englobe à la fois la dimension pédagogique de l’évaluation en tant que point d’entrée possible de l’expérience d’apprentissage, et son rôle crucial dans la certification et la validation des connaissances, des compétences et des diplômes.

L’augmentation du recours aux plateformes numériques et les possibilités qu’elles offrent en matière d’évaluation sommative à enjeux placent évidemment la question de la triche au premier plan. L’équité entre les apprenants et la crédibilité des diplômes et des institutions qui les délivrent sont des enjeux majeurs.

Néanmoins, des solutions existent, qu’elles soient techniques ou pédagogiques. Les idées du Pr. James M. Lang soulignent l’importance de la motivation intrinsèque des étudiants, de la variété des modalités d’évaluation, de l’atténuation des conséquences de l’échec et de la possibilité pour les étudiants de s’auto-évaluer avant les examens. En parallèle, les solutions techniques offertes par des plateformes comme THEIA permettent de renforcer l’intégrité des examens, grâce à des fonctions comme le mélange des questions, le mode plein écran, le vidage du presse-papier ou le filtrage par adresse IP.

Il est important de rappeler que si l’objectif est de limiter la triche, il est tout aussi crucial de promouvoir une culture de l’intégrité et de l’éthique académique parmi les étudiants. La prévention de la triche doit être abordée de manière holistique, en combinant des mesures préventives, des interventions pédagogiques et des outils technologiques pour garantir une expérience d’apprentissage équitable et efficace pour tous les étudiants.

Références bibliographiques :

Crédit photo : Image de pch.vector sur Freepik

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